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4 août : un espoir avorté ?

Les Burkinabè sont divisés par rapport à cette date : Fête ou deuil ?

On peut revenir à l’histoire que nous chantons encore dans notre hymne nationale. « Une seule nuit déclenché sa marche triomphale vers l’horizon du bonheur. » Mais nous voilà dans l’indifférence totale par rapport à ce que promettait cette nuit qui avait orienté le peuple Burkinabè. Le bonheur semble maintenant être réservé à une minorité de personnes qui narguent les autres et qui, par manque d’intelligence ou d’argument, se contentent de traiter les autres d’aigris. Il est difficile de parler de cette nuit car les acteurs étaient déjà pris dans une sorte de passion. Surtout que la gestion du pouvoir avait dérouté beaucoup de personnes. L’enthousiasme révolutionnaire contrastait avec le rejet de ceux qui étaient habitués aux anciens régimes. Mais plus d’un quart de siècle après que dire de cette nuit ?

Certains spéculateurs, simplistes il faut le dire, posent une question qu’ils croient implacable : Qu’est-ce qui prouve qu’il aurait mieux fait ? Et ils sont convaincus qu’on ne peut rien dire parce qu’on ne dispose de rien. C’est quelques fois par ignorance ou par hypocrisie parce que l’on profite maintenant du laxisme ambiant. Beaucoup parviennent à mettre la main sur de grosses fortunes et refusent  de considérer la situation du Burkina. Ils se réfèrent d’abord et seulement à leur propre personne. Sinon tout le monde connaît la différence: Après trois ans de pouvoir le Burkina avait remboursé sa dette. Il avait réalisé l’autosuffisance alimentaire. Le Burkina avait réussi à faire avancer son chemin de fer contrairement à tous les autres pays francophones. Après la mort de Thom Sank  cette évolution s’est arrêtée.

Certains se plaisent à dire qu’il n’était pas un saint parce que sous la révolution des hommes, et pas des moindre, sont morts. Certains disent actuellement qu’il avait voulu les liquider mais ils ne doivent leur salut qu’à Blaise Compaoré alors N°2 du régime. Et on condamne actuellement les CDR (Comités de Défense de la Révolution) et surtout les TPR (Tribunaux Populaires Révolutionnaires). Il font comme si Sankara avait été le seul à mettre tout cela en place et oublient de nous dire que ceux qui disaient que la révolution ne devait accepter aucun compromis au risque de se compromettre, le disaient à Sankara qui, lui, affirmait que les révolutionnaires doivent se donner la peine de s’expliquer, et donner le temps à ceux qui ne comprennent pas. Ils devaient surtout travailler pour leur montrer les résultats. Quand ils comprendront ils nous rejoindrons, disait-il. Toujours est-il qu’en ce moment il n’était pas le seul à décider. Il faut donc que ceux qui avaient la possibilité de discuter avec lui, qui pouvaient discuter avec lui jusqu’à l’aube (Selon J.- M. Palm sur RFI), nous disent pourquoi ces décisions sont passées.

Par rapport à la révolution on se retrouve parfois avec des discours diamétralement opposés : Certains veulent voir en lui un ange que l’on a éliminé et d’autres veulent le présenter comme un montre dont on s’est débarrassé. Alors comment faire la différence entre ce qui était de Sankara et ce qui n’était pas de lui ?  Cela semble d’autan plus compliqué que les témoins ne peuvent pas, ou ne veulent pas, dire exactement ce qui s’était passé. Mais nous pensons que ce n’est pas trop compliqué si on veut être objectif. Il suffit de voir qu’est-ce qui a changé à sont absence : L’évolution économique du pays et qu’est-ce qui a continué à son absence : les assassinats.

 Chacun avait sa tâche.

Et rappelons ce que Sankara avait lui-même dit à Koupèla quand il s’y était refugié après avoir condamné explicitement l’exécution du Colonel Didier Tiendrebéogo et sa suite: Les burkinabè disent que c’est moi qui tue les gens ; et bien, j’espère qu’après moi les assassinats cesseront ; sinon ils comprendront que ce n’était pas moi.

 Combien de burkinabè sont assez objectifs pour tenir compte aujourd’hui de ces propos ?

K B T