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greve du SYNADEC

La grève du SYNADEC

 

De nos jours, force est de reconnaître  les différents problèmes qui minent notre système éducatif. Cela s'est accentué depuis le 08 AVRIL 2009 avec l’officialisation du mot d’ordre de grève à durée indéterminée du SYNADEC. Après que ce mot d'ordre de grève ait été lancé, plusieurs rencontres se sont tenues entre le gouvernement et le SYNADEC (Syndicat National Autonome Des Enseignants Chercheurs), mais nous pouvons constater que ces différentes rencontres se sont avérées infructueuses puisque ce syndicat de l’enseignement supérieur est toujours en grève.

Face à cette situation, quelle appréhension tout citoyen ayant un sens de l'objectivité devrait-il avoir ?                      

Pour un tel jugement objectif, nous avons jugé utile que les uns et les autres aient les éléments constitutifs de la plate forme revendicative de ce syndicat autonome de l’enseignement supérieur. Par ailleurs, nous présenterons l’étude comparative relative aux salaires des Enseignants-chercheurs du BURKINA  FASO  et de ceux de leurs collègues de la sous-région telle que présenté par le SYNADEC dans les journaux de la place: cf. SIDWAYA,  L’OBSERVATEUR ET L'EVENEMENT.

                       

Tableau mettant en exergue les propositions salariales du SYNADEC et la  réaction du gouvernement.

 

  

Rubrique

Proposition initiale du SYNADEC

Proposition du gouvernement

Contre proposition du SYNADEC

OBSERVATION

Salaire net mensuel échelon 01

PT : 533.000

MC : 479.700

MA : 390.066

A    : 226.500

PT : 303.062

MC : 257.853

MA : 160.839

A    : 122.544

PT : 533.000

MC : 479.700

MA : 390.066

A    : 226.500

Les propositions du gouvernement sont conformes à la grille salariale de 2009

Indemnité de logement

PT : 200.000

MC : 200.000

MA : 200.000

A    : 200.000

PT : 60.000

MC : 60.000

MA : 60.000

A    : 60.000

PT : 200.000

MC : 200.000

MA : 200.000

A    : 200.000

Le taux de 60.000 FCFA est fixé par décret n2008-B66/PRES/PM/MFPRE/MEF du 30 décembre 2008

Indemnité de sujétion

PT : 133.250

MC : 119.925

MA : 97.716

A    : 66.662

PT : 17.500

MC : 17.500

MA : 17.500

A    : 17.500

PT : 133.250

MC : 119.925

MA : 97.716

A    : 66.662

Le taux de 17.500 FCFA est appréciable à tous les cadres qui sont éligibles à cette indemnité

  

                       PT : Professeur titulaire

                       MC : Maître de conférences

                       MA : Maître assistant

                       A    : Assistant

Comparaison salariale entre ceux des enseignants-chercheurs burkinabé et ceux de quelques pays de la sous-région.

 

Pays

Assistant

Maître assistant

Maître de conférences

Professeur titulaire

BURKINA FASO

148.000

185.000

301.000

354.000

COTE D'IVOIRE

858.711

1000.559

1.317.541

1.485.445

NIGER

350.000

470.000

560.000

660.000

SENEGAL

600.000

700.000

800.000

1.000.000

 

Face à ces comparaisons, certains utiliseraient la célèbre affirmation qui stipule que  «comparaison n'est pas raison».

Cependant de telles personnes, devraient prendre en considération le fait que toute comparaison entre deux ou plusieurs réalités permet de mettre en exergue, l’objectivité et la légitimité de ce qui sous-tend la comparaison.

Nous pouvons remarquer que le professeur titulaire nigérien a un salaire mensuel, deux fois supérieur à celui de son collègue burkinabé. Mais entre nous, le budget national nigérien est-il deux fois supérieur à celui burkinabé?

Quand on  considère un temps soit la libre circulation des biens et des personnes qui est devenue le leitmotiv de l'UEMOA (Union Economique Monétaire Ouest Africain) nous devrions avoir plus peur pour notre système éducatif. Que chacun s'imagine un temps soit peu les conséquences que cette nouvelle formule amènera au BURKINA FASO. En effet, cette formule permet à un étudiant de la sous-région de s'inscrire aux même que l'étudiant burkinabé dans une université publique et il en est de même pour les enseignants-chercheurs. Un enseignant burkinabé par exemple aura la possibilité d'enseigner dans une université ivoirienne ou sénégalaise. Et vice versa pour les enseignants du SENEGAL et de la COTE D'IVOIRE pour ce qui est du BURKINA FASO. Avec ce système sans être nullement pessimiste, mais simplement objectif, nous aurions moins de chance qu'un professeur ivoirien vienne au BURKINA pour être rémunérer 4 fois moins par rapport à son pays. Il y'a de forte chance qu'un professeur burkinabé quitte définitivement le BURKINA FASO pour le SENEGAL où il sera nettement mieux rémunéré.

 

Quittons maintenant le domaine éducatif, pour établir nos comparaisons au niveau de la sphère politique.

A l'heure actuelle un député burkinabé, perçoit des émoluments estimés à environ 714.000 FCFA par mois.

«En août 2005, l'émolument des députés était de 13.500.000 FCFA par an.» cf. père F. BALEMANS in Le pays. Notons ici qu'il s'agit toujours bien du Burkina Faso.

De plus, «Même si un député ne travaille pas, même s'il n'est jamais présent les jours de session, par le jeu de la procuration, il est quand même représenté de temps en temps, et en plus il touche 3.000.000 de FCFA par an pour réaliser de "petit projets "» cf. père BALEMANS.

 Par ailleurs «certains députés recevaient de nouveaux crédits durant la 2eme législature sans avoir remboursé leur dette de la 1ère législature.» cf. père F BALEMANS.

 

A ce niveau une chose est certaine: ces personnes qui sont censées représenter le peuple ne considèrent nullement eux, les réalités du pays.

  Le constat est le même pour ce qui concerne nos éminents ministres. Pour preuve : le salaire minimal d'un ministre burkinabé est d'environ 800.000 CFA. cf. Newton Ahmed BARRY in l'événement. Sans compter les autres avantages. Notamment le droit de s'octroyer un crédit pour payer un engin roulant sans taxe ni frais de douane. Avouons  que ces individus eux se préoccupent véritablement des réalités économiques,  d'un pays pauvres très endetté (PPTE) comme le notre ! Ils sont combien les enseignants-chercheurs sans occuper un poste politique à pouvoir s'octroyer des vacances avec toute leur famille au BAHAMAS ou en SUISSE.

Au regard de ce qui précède on peut comprendre aisément,  pourquoi un bon nombre de burkinabè lutte pour un poste politique au FASO. Concrètement dans ce pays les idées pour un développement durable sont reléguées au second plan. Au Burkina Faso ceci tend à devenir une règle de vie : Être politicien c'est vivre tranquille sans trop de travail et surtout vivre à l’abri des soucis financiers.

  On donne l'impression que  l'Enseignant-chercheur est un individu inférieur au député ou au ministre. Combien de députés n'ont pas le niveau intellectuel, la hauteur des idées et la perspicacité d'un assistant d’université.

 

Bref, considération faite de notre développement antérieur, une chose est sûre. Les revendications de nos éminents enseignants-chercheurs sont tout à fait légitimes. Au lieu de les juger déraisonnables nous devrions les féliciter pour cette hauteur de vision. Il y’a sans doute une incidence financière notable pour ce qui est du court terme les concernant, mais leur revendication vise beaucoup plus le long terme. Ils sont soucieux de ces pauvres étudiants et prennent réellement en considérations leur avenir dans cette grève. Dans cette grève, nous devrions plutôt voir un désir de justice uniquement. Les Enseignants-chercheurs, par leur démarche invite sans doute les autres corps professionnel à récuser cette politique de l'autruche que nous vivons depuis des lustres, avec notre gouvernement.

 Courage donc aux Enseignants-chercheurs. Nous osons espérer  que cette fois-ci, le gouvernement qui regorge quand même de bon nombre d'intellectuel et surtout de bon nombre de vos collègues, vous comprendra dans cette grève qui n'arrange personne mais qui est nécessaire. S'il faut créer un statut particulier pour les Enseignants-chercheurs à l'instar d'autres corps comme la magistrature il faudrait que notre gouvernement envisage nécessairement cela. 

 

Pour conclure nous vous proposons les décisions du gouvernement pour ce qui concerne l'augmentation définitive de salaire qu'il a soumis à l'appréciation du SYNADEC

 

EMPLOI

Traitement initial

Traitement proposé

Progression salariale

Professeurs titulaires et directeurs de recherche

 

 

385.562 FCFA

 

 

498.062 FCFA

 

 

29.17%

Maîtres de conférences et maîtres de recherche

 

 

335.353 FCFA

 

 

437.853 FCFA

 

 

30.56%

Maîtres assistants et chargés de recherche

 

238.339 FCFA

 

310.839 FCFA

 

30.41%

Assistants et attachés de recherche

 

175.044 FCFA

 

227.544 FCFA

 

29.99%

 

Z.Z.A

 

Source : http://www.evenement-bf.net/pages/dossier_1_157.htm

               http://www.fasopresse.net/article.php3?id_article=9795 

               http://www.evenement-bf.net/pages/dossier_2_156.htm

 

 

 

                    

 



11/06/2009
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