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Démission au CDP: Méfiance 

 Les démissions au sein du CDP doivent-elles nous réjouir ? On peut, si on considère la problématique de la lutte contre le Senat, se dire que cela est source d’espoir et qu’il faut bien accueillir ces nouveaux venus qui pèsent bien lourd sur l’échiquier politique du Burkina. Je  ne veux pas être pessimiste mais je tiens à relever les points suivants.

 N’oublions pas qu’il y a deux problèmes qui se posent en même temps : Le Sénat et l’article 37. Ce qui nous permet de comprendre que les problèmes se situent à deux niveaux : La direction du CDP et la Présidence du Faso.

Ce qu’il ne faut pas oublier c’est qu’en réalité les démissionnaires sont les vrais architectes du pouvoir Blaise Compaoré et du monstre ODP / MT devenu CDP. Il ne faut donc pas vouloir leur donner aussi facilement une nouvelle virginité. Quelle est leur intention, quelle est leur motivation ?

La réalité est que la pérennité de Blaise  Compaoré ne dérangeait ni  M. Rock Kaboré,  ni Salif Diallo et encore moins Simon Compaoré. Ce serait trop facile de dire « je fais mon mea culpa » comme au temps de CDR. Il faut faire la différence entre une erreur qu’on vient de commettre et le fait de fuir un navire qu’on a passé plus de vingt-cinq ans à construire. Comment vivre dans une erreur pendant 27 ans ? Non, le fait est qu’on gérait le pays ensemble avec des méthodes propres.  

Nous avions parlé du stratège qui n’était plus là. Ce stratège est naturellement Salif Diallo qui est l’architecte du système Compaoré (‘‘la compaorose’’) mis en œuvre depuis longtemps et qui fonctionnait très bien : appauvrir les travailleurs pour rendre leurs responsables achetables à moindre frais. Ce qui fait que les Syndicats sont depuis lors divisés et tétanisés. C’est lui qui a conçu et mis en pratique la politique des achats des consciences. N’oublions pas qu’il a fêté ses neuf milliards à Abidjan et que c’est le tollé général que cela a provoqué qui a mis ces fêtes en sourdine. L’intérêt du peuple ne fait pas partie de ses préoccupations. Si Blaise Compaoré, un chrétien, flirte aujourd’hui avec les milieux islamistes cela a d’abord été son œuvre avant qu’ Assamy Kouanda n’ait ses propres contacts.

Rock M. C. Kaboré se posait comme le N° 2 du régime. Lui, c’est le CDP qui a été sont œuvre. Il a été le successeur d’Oumarou Clément Ouédraogo qui avait eu le courage de dire que la Rectification n’en était pas une. Lui, il avait déjà bien compris que le système qui se mettait en place ne conduirait pas le Burkina dans la bonne direction. Il l’a payé de sa vie quand il a créé son propre parti. Rock Marc a assumé ces choix et même qu’il les a conduits. On ne peut pas oublié qu’en tant que cadre de Banque il a mis en œuvre le système de privatisation et de concession des monopoles. C’es lui qui, en 1988 ramenait le Burkina au FMI pour l’endetter, alors que le régime Sankara avait obligé les Burkinabè à se sacrifier pour rembourser la dette et commencer un nouvel élan qui, en définitive n’a pas eu lieu. Sacrifice mémorable mais inutile. On en tient encore rigueur à son concepteur oubliant que ce pourquoi cela a été fait a été saboté par les bourreaux.

Simon Compaoré «un CDR ‘‘irrépenti’’» selon  son excellence F. Guirma, on ne peut pas oublier qu’il fut un homme très dynamique et utilement autoritariste à ses débuts à la Mairie de Ouagadougou mais il a aussi  été un de ceux qui ont participé et profité aux mieux de ce système. Même Blaise Compaoré  a sursauté quand il a annoncé le prix de la rénovation de la Mairie. Tout le monde se rappelle ses frasques et sorties calamiteuses.

Ces gens ne peuvent donc pas nous dire aujourd’hui qu’ils ont quelques choses d’autre à apporter aux Burkinabè. Ils démissionnent pour d’autres raisons et si c’est à eux que le Burkina va encore revenir nous ne sommes pas sortis de la galère.  Au contraire une rage les anime et c’est bien plus pour leur propre revanche que pour le salut du peuple qu’ils viennent.

A suivre…

K.B.T.