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le facteur de paix

Facteur de paix, pour quel intérêt ?

« Merci Burkina, merci au Gouvernement burkinabè  », un peu comme par convention c’est tout ce qu’a pu dire l’otage porte parole des trois. Les autres refusent de parler. Parleront-ils un jour ?

 Et toute la presse s’empare de l’information ; et tout le monde se félicite de cette libération ; et tout le monde félicite la médiation burkinabè pour son efficacité. Et surtout, on présente le président Burkinabè comme étant indispensable à l’Afrique de l’Ouest. Certains ne manqueront pas d’y voir une raison de plus pour représenter la candidature de Compaoré pour le prix Nobel  de Paix.

Nous ne pensons pas être opposé à cette éventualité qui nous semble, à ce jour, une proposition ridicule empreinte d’une bonne dose de giottisme, et parfois de mauvaise foi, pour ceux qui la défendent dans la presse, et une forte dose de naïveté, et même de bêtise,  pour ceux qui peuvent être convaincus par de telles idées. Nous avions fourni des explications avec l’article de Sylvain Cassé, dans La paix de Blaise.

 Nous voulons, encore revenir sur ce problème récurant, sur ce sujet qui repousse, montrant la détermination de certains milieux qui tiennent coute que coute à aveugler les Burkinabè par une campagne médiatique aux intentions forcément douteuses, inavouées. La question principale ici c’est :

Que recherche le Burkina dans ces médiations ?  

Nous disons Burkina par ce que c’est ce que dit le discours officiel. Mais il faut réfléchir juste un peu : Que gagne le Burkina en tant que pays ? Absolument rien ! Pourtant nous savons que cela nécessite une grande mobilisation de moyens financiers, matériels et humains. On ne voit cependant pas l’apport.  Une âme bien pensante me dira que quand la case du voisin brûle il faut voler à son secours sans se poser des questions.  Cela est tout à fait vrai quand on va éteindre l’incendie de manière désintéressée.

Est-ce le cas ici ?

 On se rappelle que devant les problèmes touaregs du Niger les mêmes étaient accourus mais avaient été gentiment remerciés. On voit bien que les mêmes ont abandonné le dossier soudanais pour revenir au pays. Pourquoi avoir abandonné ? C’est facile de dire que c’était pour répondre à l’appel du pays. Mais on voit bien qu’ici le pays é été abandonné. Pourtant il y avait bien de personnes qui ne demandaient qu’à mettre leurs propres talents au service de la paix  au Mali. Du reste on a tout fait pour évincer la Côte-d’Ivoire du dossier. Pourtant c’est Ouattara qui est le président de la CEDEAO, pendant que Yayi Boni préside l’UA. Ces sortes de dossiers devaient relever de leur mandat. Il suffit de voir comment le tout se passe pour comprendre que le gouvernement burkinabè s’impose aux autres qui se sentent obligés de se servir d’un langage diplomatique pour laisser la place au boss. Ouattara préfère engager des négociations avec la Chine pour avoir trois milliards de dollars d’investissement dans son pays. Quant à nous nous préférons obliger tout le monde à attendre et à nous écouter. Peut-importe ce qu’en disent les autres, ceux qui sont bien renseignés.

Les otages sont libérés et le Burkinabè moyen préfère y voir la preuve de nos compétences. Pourtant on sait qu’en jeu il y a de fortes sommes d’argent. Qui sait qui nous sommes, sait qu’on ne fait rien sans rien. On ne déploie pas beaucoup d’énergie pour rien. Mais qui peut dire qu’il y a quelque chose pour le pays qui, malgré sa pauvreté mobilise des ressources dans ces négociations ? A vrai dire l’Etat y dépense pour rien. Ou il faut plutôt  voir que les dépenses sont faites par l’état alors que les retombés  bénéficient à des individus.

Nous sommes même un peu sceptique par rapport aux résultats obtenus. Pourquoi est-ce le Burkina seul qui peut obtenir leur confiance. Notre Etat, ou disons plutôt nos gouvernants peuvent-ils avoir cette confiance sans l’avoir mérité ? Accepteraient-ils de prendre la route, de traverser tout un pays en voiture pour un rendez-vous avec des gens qu’ils ne connaissent pas vraiment ? En qui des hommes aussi terribles peuvent-ils faire confiance ? Pour sûr ils ne prennent pas de risque. Ils ne traitent qu’avec des personnes bien connues, des personnes avec lesquelles elles ont des intérêts communs, seuls garantis de la confiance dans des situations pareilles. Il faut être d’un niveau d’inconscience très élevé pour croire que c’est aux innocents qu’ils se fient ?

Ces sortes de lien se retournent contre les naïfs. Il ne faut pas chercher loin pour voir la première victime. Le MNLA en a fait les frais à penser que l’on peut se servir de ces gens. A la fin ce sont eux qui vous utilisent. Et il ne faut pas penser qu’ils proclament le djihad en Afrique de l’Ouest pour se contenter du Mali. Traiter avec eux c’est déjà leur donner du terrain.

K.B.T. 

 



25/07/2012
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