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Obama, la déception ?

Obama, la déception?


Fin 2008:

Kenya : une journée fériée, chaumée et payée ; le Président fait un discours à la nation pour se félicité de l’élection d’un Kenyan à la présidence des Etats-Unis d’Amérique.

Afrique : Tout un continent est euphorique un Noir vient d’être élu président de la première puissance du monde.

Monde Noir : cri de victoire, un homme issu de ses rangs va gouverner les Blancs les plus en vue, les plus admirés, les plus enviés. Même parmi les Blacks Américains l’euphorie est de mise : Le Rêve de Martin Luther KING se réalise.


Mais trois ans après c’est le revers : la déception est à la hauteur de l’euphorie, à la hauteur des attentes. A preuve la tournée d’Hilary  Clinton qui ne suscite pas beaucoup d’enthousiasmes. Mais qu’attendait-on de cet homme ?

Les Noirs Américains croyaient qu’il suffisait d’un décret du président pour que le racisme cesse. Qu’il suffisait qu’il y ait un Black à la présidence pour que leur misère cesse. Le Monde Noir pensait qu’il suffisait que l’un des leurs (encore faut-il qu’il le soit) représente la puissance pour que l’on le monde entier voit autrement le Nègre. Beaucoup de Kenyan et d’Africains pensaient qu’il suffisait qu’un Black soit à la tête de la Nation la plus puissante, la première économie du monde, pour que les dollars inondent le continent. Comme s’il s’agit d’un émigré qui trouve un bon poste à partir duquel il entretient ses parents restés au pays.  D’autres encore pensaient qu’il allait venir en Afrique avec toutes les foudres de Zeus pour instaurer la démocratie et chasser tous les dictateurs.

Pourtant la réalité est tout autre.

Cette mentalité nous est dommageable. C’est pourquoi on pense qu’il ne faut pas donner de la place à  ’’ l’étranger ’’ même s’il est né sur place de parents venus d’ailleurs. (Nous en reparlerons). Revenons à Obama pour dire qu’il fallait d’abord comprendre qu’il a été accusé à tord d’oublier l’Afrique, parce que ses électeurs ce ne sont pas les Africains. Si les Blancs avaient eu la même mentalité ils se seraient mobilisés contre le Nègre et alors Obama n’aurait eu aucune chance. Il sait que c’est pour les Etats-Unis qu’il doit travailler. D’ailleurs on voit avec quelles difficultés il a mis en  œuvre sa reforme sur la santé, qui était pourtant une promesse explicite de campagne. Il n’osera pas voler de l’argent ;  ni pour l’Afrique ni même pour le Kenya.

 Nous devons d’abord nous rendre compte qu’il n’y a que nous pour nous défendre, pour nous défaire des dictateurs et imposer le développement de nos pays et de notre continent. La France, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde n’interviendront en Afrique que pour leurs propres intérêts et aucun pays ne boudera ce plaisir si nous lui offrons l’opportunité.  Aucune personne ne nous défendra contre l’Extérieur tant qu’elle verra que c’est à l’Extérieur de désigner notre chef pour nous. Nous décrions la main mise des puissances occidentales sur notre continent et nous les supplions d’intervenir pour nous sauver. Qui d’entre nous l’aurait fait sans contrepartie ?

Le monde Noir lui aussi est tombé dans le piège  parce qu’il ne suffit pas de dire qu’Obama est Black pour qu’il le soit effectivement. Je me suis toujours opposé à cette confusion propre aux Africains. Obama avait un père Noir et une mère Blanche. Il est donc métis. Soit il est Blanc et Noir, soit il n’est ni Blanc ni Noir. Pourquoi est-ce nous qui devons accepter cette identification. D’ailleurs il a été éduqué  par les Blancs et on dit que sa Grand-mère avait peur des Noirs. Il faut donc comprendre que cet homme n’a rien de totalement Black. Pourtant son éducation est totalement White. Je comprends alors qu’il y a la mentalité qui est déterminante. Martin Luther King ne s’est pas contenté de rêver. Il a exprimé ce rêve lors d’une séance de lutte où il avait mobilisé des milliers d’hommes pour défier le Blanc. Il ne s’est pas contenté de souhaiter l’élection d’un président qui allait rendre la justice au Noirs, ni de jubiler à l’élection d’un homme comme Kennedy à la présidence des Etats-Unis.

A trop rêver dans le silence de sa chambre on ne peut qu’être déçu devant sa cour car rien ne changera dans les environs par l’influence des rêves. Obama risque de ne pas être la dernière déception.


K. B.T.

 

 



03/08/2012
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