Partition du Mali: L'innocence du Burkina
Partition du Mali : ‘‘l’innocence du Burkina’’
Dans un article précédent sur le Mali nous avions posé le problème de la neutralité du gouvernement Burkinabè dans les événements du Mali et nous nous demandions à quoi est-ce que nous jouons. Voilà que les journaux internationaux s’intéressent maintenant à la question et pour aller dans le même sens. Il se trouve qu’à l’évidence nous n’avons pas observé la stricte neutralité mais que nous sommes médiateurs comme en Côte d’Ivoire et en Guinée. Là aussi nous avions démenti avec véhémence, nous avions frisé le ridicule en usant de grossièreté à l’endroit de ceux qui nous disaient la vérité. Pourtant la réalité est là : C’étaient d’abord les maliens eux-mêmes qui disaient le savoir sans oser y croire puisque le Burkina est, au pire, censé être neutre. Car ils ne pouvaient pas admettre l’idée qu’un État de la CEDEAO soit capable de soutenir ces hommes qui, impunément, ont envahi un autre territoire alors qu’il existe des accords de défense qui font que si des États membres est attaqué c’est tout le monde qui doit se sentir attaqué et faire front commun. Comme ailleurs nous semblons avoir ignoré les engagements de notre État. Alors quel sommes-nous encore un État ?
Apparemment ce sont des camions banalisé, comme on ne rencontre souvent dans la ville normalement affecté au transport de matériel de construction qui ont traversé la frontière avec le nécessaire. La cache d’arme de l’armée malienne découverte par les rebelles n’était qu’une manière de présenter une vérité tout différente. Nous leur vendons des armes. Et comme nous savons bien que les rebelles ne savent pas s’en servir nous leur envoyons aussi des instructeurs. C’est ainsi qu’au lieu de recueillir les hommes dans nos camps d’entrainement nous les rejoignons et nous les entrainons.
Pourtant tout le monde sait que c’est une activité dangereuse. On a beau être à la tête d’un État on ne peut pas se mettre indéfiniment à l’abri. Quand sous le couvert de l’État on devient dangereux il y a des solutions que les gens trouvent. Et comme le dit un adage mossi : « Si le margouillat se cache derrière une branche celle-ci pâtira de coups. » Si tout cela se fait sous le couvert de l’État burkinabè, le Burkina risque d’en souffrir. C’est là notre préoccupation. Parce que dans de telles situations c’est d’abord la population innocente qui paie le prix fort. Comme on le voit en Syrie il a fallu attendre longtemps avant que de vrai responsables du régime soient atteints et plus d’un après il des milliers de mort mais les vrais décideurs sont toujours en place. Ceux qui meurent sont ceux qui n’ont pas tiré profit de la situation et qui disaient que la politique ne les intéresse pas.
Maintenant que fait notre armée à la frontière puisque nous sommes les soutiens de ceux contre qui nous faisons semblant de nous défendre ?
Mais que voulons-nous au juste ?
Est-il possible que nous soyons aussi inconscient, aussi malfaisant ?
Que pouvons-nous espérer dans la destruction du Mali ?
Pourquoi y participons-nous. Pourquoi nous faut-il causer la perte de tous nos voisins ?
Pourquoi prenons-nous le risque d’être vu comme un État-voyou ?
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