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Un Etat sans autorité

Un État sans autorité

Devant la situation actuelle l’État burkinabè est désarmé.  Beaucoup de gens se demandent pourquoi partout  ça chauffe. Il y en a qui déplorent l’absence de l’État ou son impuissance. Beaucoup se plaignent parce qu’à leur yeux « les gens exagèrent ». Parfois il y en a qui disent «  ils n’ont pas le droit… » Ce que le pouvoir a commis comme bévues, comme fautes, ne leur donne pas le droit…

Effectivement, cela ne donne pas le droit. Mais en réalité les institutions de l’État n’allaient pas avoir de raison d’être si tous les hommes se conduisaient naturellement selon le droit et la loi. C’est parce que certains dérogent au droit que la force publique existe pour les remettre sur le droit chemin, de gré ou de force, et dissuader ceux qui sont tentés de les imiter. 

Seulement voilà : Cette force devait être remise entre les mains de ceux qui, eux au moins, respectent le droit. Malheureusement, dans beaucoup de nations africaines c’est le contraire : Ce sont des sans-foi-ni-loi  qui détiennent la force publique. Ils s’en servent  pour ériger leur volonté, désir et ruse individuels en constitution et loi du territoire sous leur férule. Pourtant comme le dit Rousseau : «  le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître... »

Quand la population remarque qu’il n’y a de loi que celle de la force elle finit par se rendre compte aussi qu’elle a de la force. En ce moment c’est la force du désordre.  Il est inutile en ce moment de déplorer l’anarchie. La solution ne vient qu’avec un changement sérieux. Ici on pense que les changements de façade comme celui de premier ministre suffisent. Mais qui ne sait pas qu’au Burkina, par exemple, le pouvoir n’est pas entre les mains du premier ministre ?

Les gens ont vu que la notion de loi n’est utilisée que quand cela arrange ceux qui ont le pouvoir. Alors existe-il un droit en soi auquel il faut obéir. Non ! Le policier arrête celui qui a brûlé le feu pour prendre de l’argent. Le douanier arrête celui qui n’a pas les papiers de sa marchandise pour lui soutirer de l’argent. S’il empoche l’argent le contrevenant est libre. Si celui-ci a le courage de lui tenir tête il y a toujours quelqu’un pour lui dire : tu ne sais pas ?  Il cherche seulement à manger ; donne-lui quelque chose et il te laissera partir. Effectivement il oublie la loi si on lui graisse la patte. Mais si pour une raison ou pour une autre, refus d’obtempérer par exemple,  il y a un accident on se dit que le policier ou le douanier voulait faire appliquer la loi… Mais laquelle des lois??? 

Tout le monde sait ce qui se passe. Il faut donc que ceux qui sont chargés de l’application de la loi la respectent avant de demander aux autres de le faire.

Comment dire aux autres de respecter la loi si on la méprise soi-même ? 

K. B. T.



25/10/2012
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