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Une école troublée

Une école troublée

Et c’est reparti ! Nous voilà encore dans une situation de troubles. On ne sait pas quoi dire : La situation est délétère, explosive. Chacun pourtant se donne raison ! Nous ne voulons pas ici nous prononcer sur le problème particulier de la situation à Koudougou qui plonge encore le pays dans les troubles. La vérité est difficile à trouver. On dirait que ce n’est pas le même problème. Nous voulons juste nous prononcer sur le problème plus général de la situation de l’enseignement  et la pagaille qui prévaut.

A voir les troubles actuelles c’est parce que les étudiants et les élèves sont décidés à «  ne plus se laisser faire ». Ils ont des droits et doivent les défendre. Les professeurs ne veulent pas se laisser compter. Ils ont besoin de se sentir en sécurité dans l’exercice de leur fonction. Quand on est seul devant un millier d’étudiants  la vérité est qu’on est en position de faiblesse physique et si ceux qui sont en face savent que leur action ne peut pas avoir de conséquences fâcheuses qu’est-ce qui pourra les arrêter ? Dans ce cas que vaut un professeur qui a peur devant ses propres étudiants ?  Les étudiants gagnent le duel psychologique. Alors  quelle dérive peut prendre les rapports entre les élèves, les étudiants et les professeurs ? Elle est très prévisible et terrible. A la fin les apprenants vont se dire que ce sont eux les maîtres. Pourtant il faut voir ce qui se passe dans les pays qui avancent sérieusement aujourd’hui. Le système éducatif n’a pas la même allure. Même dans les pays développés il y a une différence entre les écoles et on sait que les écoles les plus prisées sont celles qui ont une discipline rigoureuse. La pagaille n’a jamais été source d’évolution. 

Quelqu’un m’a raconté cette histoire : Dans une école supérieure où la scolarité vaut 10 millions de nos francs donc, réservé à aux riches, un surveillant passe après l’extinction des lumières qui annonce l’heure de se coucher. Il entend un étudiant parler à son voisin. Il retourne immédiatement et conduit cet étudiant dans la bibliothèque où il doit recopier sur place la définition du mot silence 100 fois. C’est là aussi que se trouvent beaucoup d’enfants de dirigeants africains.  Ceux qui sortent de ces écoles sont demandés et parfois obtiennent leur poste avant même la fin de leur étude. Ceux qui sortent des institutions où les élèves et étudiants défient les professeurs sont ceux qui  ont besoin de passer par les périodes de chômage et des entretiens d’embauche. 

 C’est une question de bon sens. L’enfant ne peut être que conforme à son éducation. Et tout le monde sait qu’un enfant qui a reçu une éducation rigoureuse finit toujours par s’enorgueillir parce que les résultats sur le terrain s’en ressentent. Que vaudra le Burkina si cette indocilité devient générale ?

Historiquement on n’était jamais arrivé à une telle situation. Historiquement on n’avait jamais eu une école qui avait renoncé à  l’éducation. L’insouciance, l’absence de réflexion, ou d’ambition patriotique, des responsables de l’éducation les amènent à ne voir que les systèmes pédagogiques de la France où cependant il y a actuellement une reconnaissance de l’échec du système. Les pays les mieux classés dans les performances en matière d’éducation sont les pays scandinaves et ceux dont les écoles évoluent le mieux ce sont les pays asiatiques. Ceux-ci inventent leur propre système et, dans tous les cas, ne laissent aucune place à une indiscipline résultant d'un manque d’autorité. Le problème en Afrique, et au Burkina, c’est que l’autorité ne fait rien pour l’État mais tout pour les individus à la tête de l’État.  Ce sont les enfants de l’école non autoritaire qui cherchent à récupérer l’autorité.

 Et si l’école ne dompte pas les enfants, ce sont les enfants dompteront l’école

K.B.T.

 



25/10/2012
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